Lauréats du Prix d’Études sur la guerre et le fait militaire
Le Prix d’Études sur la guerre et le fait militaire a été créé par le GRHG afin de récompenser le travail et l’excellence de la recherche jeune chercheurs en histoire de la guerre et du fait militaire dans le domaine francophone. Chaque année, une bourse de 1 000$ est octroyée à un mémoire de maîtrise qui contribue significativement, par la qualité de la recherche et l’originalité du propos, à l’avancement des savoirs historiques. Cette deuxième édition a suscité la candidature d’une demi-douzaine de mémoires en provenance du Québec, de France et de Belgique, tous d’un niveau très élevé, confirmant s’il en était besoin le dynamisme et la valeur de la relève étudiante dans ce domaine d’étude.
Premier prix : Timothy Boillet (Université de Rouen-Normandie) pour son mémoire Les îles de l’Égée orientale dans la tourmente des guerres romaines du Ier siècle av. J.-C.
Cet ambitieux mémoire, relevant à la fois de l’histoire militaire et diplomatique, de la géopolitique, de l’histoire globale de la Méditerranée antique et de l’histoire de l’opinion et de la communication publiques, a visé à étudier la place et le rôle des cités insulaires d’Asie mineure — dont les plus célèbres sont sans doute Rhodes, Samos ou Chios — dans les multiples conflits que connaît la Méditerranée orientale au Ier s. av. J.-C. Ces conflits ont pour protagoniste commun Rome, dont les appétits de conquête bouleversaient depuis deux siècles déjà les équilibres en Méditerranée. La force du mémoire de Timothy Boillet est d’avoir montré que les îles de l’Égée orientale n’ont pas seulement été prises entre « le marteau et l’enclume », pour reprendre la célèbre formule de Claude Vial au sujet du monde grec aux IIe et Ier s. av. J.-C. Ces îles et leurs cités ont eu un rôle à jouer dans ces conflits, durant lesquels elles ont cherché à garantir leurs intérêts propres face aux grandes puissances du temps. C’est l’évaluation de l’agentivité militaire et géopolitique des îles de l’Égée orientale qui est ainsi au cœur de l’étude de Timothy Boillet.
Deuxième prix : Matthieu Frey (Paris 1 – Panthéon-Sorbonne) pour son mémoire « On ne fera jamais assez pour ceux que la guerre a diminué dans leurs forces » : la représentation du corps guerrier et mutilé dans Les Actualités Françaises (1945-1969)
C’est par l’entremise d’un corpus de sources cinématographiques imposant, les 1262 bulletins hebdomadaires des Actualités Françaises (1945-1969), que Matthieu Frey analyse la place et la représentation du corps militaire, et en particulier le corps mutilé. Corps parades, corps mutilés et finalement corps réparé, ce mémoire contribue autant a comprendre la corporalité de la guerre que les enjeux de genre qui s’y associe, de la virilité du corps combattant jusqu’à sa dévirilisation à travers la blessure mutilante. Le jury tient à souligner l’originalité de la méthodologie, le regard transdisciplinaire entre histoire et linguistique ainsi que le travail informatique dans le traitement des sources. En effet, Matthieu Frey déploie l’habillement de nombreux outils informatiques d’analyse de l’image et du son, notamment TXM et nous mets en scène ce corps militaire à travers 25 ans d’histoire..
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
thomasvennes (27 octobre 2022). Lauréats du Prix d’Études sur la guerre et le fait militaire. Groupe de recherche en histoire de la guerre (GRHG). Consulté le 7 décembre 2024 à l’adresse https://doi.org/10.58079/p78w
